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Les journées de l’archéologie (20-21 juin 2015)…

En Franche-Comté, à Luxeuil (sites archéologiques de la place de la République, les fours de potiers gallo-romains et le musée de la Tour des Echevins), à Mandeure (Théâtre gallo-romain), à Valentigney (Pavillon Patrick Paupe : explications des fouilles du site de Romain La Roche), à la Citadelle de Besançon – Parc Saint-Etienne…

La Citadelle de Besançon, en partenariat avec l’Inrap, le service municipal d’archéologie et le musée des Beaux Arts et d’Archéologie de Besançon, propose aux visiteurs (petits et grands) de venir découvrir d’un peu plus près l’archéologie et ses secrets. Plusieurs animations, dont un atelier Arpentage pour découvrir comment on mesurait l’espace avant l’utilisation de nos matériels sophistiqués. La SHAARL a apporté son concours par la mise à disposition des instruments reconstitués de l’époque romaine : groma, équerre, niveaux, perches, règles… etc.

Tout le programme de ces journées sur : journees-archeologie.fr

image : site archéologique de Luxeuil / source : association Les Amis de St Colomban

Les archives, « le tourbillon du kaléidoscope »…

Les archives conservées par la SHAARL sont de toute nature (papiers de l’avoué Mougenot de la fin XIXe siècle, un herbier provenant de la mairie de Port-sur-Saône, des collections de journaux…) et Stéphane Brouillard, qui dépouille et classe inlassablement tous les dossiers, nous remet une photographie présente dans un catalogue de l’usine Lautenbacher qui était située rue Jean Jaurès, à Lure, à l’emplacement actuel des résidences « Les Eaux vives« , construites dans les années 1990.

Les "Eaux vives", à Lure
Résidence « Les Eaux vives » (Lure – 70. Photo 2011)

Le document photographique est une invitation au voyage dans le temps saisissante. Confrontons le paysage usinier du début des années 1960 à la rue Jean Jaurès d’aujourd’hui… La date de la photo est incertaine, on voit les poteaux électriques, des plaques d’égout, les trois maisons construites en face de l’usine, entre la rue Neuve et  celle du mont Randon. On n’aperçoit âme qui vive autour de l’usine, dans les rues, dans les jardins ; la photo aérienne est prise sans doute très tôt, le soleil ne dessine aucune ombre, c’est un jour d’été, de vacances peut-être… En grossissant l’image, qui a une bonne résolution, on voit des rideaux et des volets de chambres tirés, des fenêtres ouvertes qui apportent la fraîcheur, et le bruit de l’avion a peut-être réveillé Mme Kipe, ou ma grand-mère Marguerite, qui ira au jardin. Encore un détail visible, qui ranime un souvenir de piqûre douloureuse : au coin de l’une des maisons, près du jardin, une ruche…
(cliquer sur les images)

Un blog consacré à une chronique de la Grande Guerre à partir d’extraits du journal Le petit Comtois nous offre une autre image du même endroit : l’usine Grün, qui a précédé l’établissement Lautenbacher… Une seule maison, celle de M. et Mme Maille,  apparaît en face de l’usine, sur le chemin du mont Randon. Au-dessus des toits à sheds, les hautes cheminées disent l’absence de distribution électrique ; l’image est de 1929.

Usine Grün à Lure(Usine Grün, à Lure )

Une usine, des plaques d’égout, de hautes cheminées, des fils électriques, une résidence d’aujourd’hui avec des voitures, des maisons de l’entre-deux-guerres avec des jardins, une journée particulière, une ruche… : les archives mêlent le singulier, l’intime parfois au collectif, permettent l’approche d’une époque, d’un lieu, d’un milieu… Qu’elles soient fragments matériels, murmure de milliers de mots, dessins, photographies…, « Mille fois devant les yeux tournoie le kaléidoscope (…) Le sens de l’archive a la force et l’éphémère de ces images une à une convoquées par le tourbillon du kaléidoscope. » (Arlette Farge, Le goût de l’archive. 1989).