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Chemin faisant…

La curiosité s’exerce partout et particulièrement sur les chemins. Deux balades sont proposées le lundi de Pentecôte, 29 mai 2023,  deux menus au choix, les mines ou les glaciers :

Jean-Marie Chanson nous guide sur les héritages glaciaires du plateau des Mille étangs (inscription auprès de Laurence, groupe de 30 personnes au maximum).
La Fédération du patrimoine minier nous conduit, ce même jour, à La Croix-aux-Mines . Voir ici le PROGRAMME.

Le chemin n’est jamais banal, et s’il fallait encore le démontrer, voici un petit reportage en images d’une balade toute récente, effectuée jeudi dernier, et c’est un petit chemin perdu du côté de Faucogney. Merci Claude et Patrick… (cliquer sur l’image du chemin)

Meilleurs vœux 2023

La SHAARL présente à tous ses adhérents et sympathisants une bonne et heureuse année 2023. Que chacune et chacun puissent découvrir nos diverses activités ou continuer d’y participer dans la bonne santé et la meilleure allégresse. La réunion mensuelle est à nouveau bien fréquentée, la Bouquimania, en panne depuis deux ans,  a connu l’automne dernier un franc succès, mais les nouvelles adhésions, la proposition d’articles ou de projets en lien avec l’histoire locale restent timides. Retrouvons-nous sur la route de la nouvelle année le lundi 9 janvier, à 20 heures, au local luron.

image : Faucogney, Tour de France féminin, 31 juillet 2022

[On s’était étonné, l’an passé, autour de la date du 22 février 2022, le 22022022. Annoncez à présent, à vos petits-enfants (ou enfants), niveau CE2, et en guise de calcul mental, la nouvelle année :

(21 + 01 +21 + 31)1  x  (22 + 02 + 22 + 32)2 = ????

Nouvelles de l’amicale RAMI

Les voitures miniatures RAMI, fabriquées à Lure, ont déjà été évoquées sur notre site (voir ICI). L’Amicale RAMI annonce la réalisation d’un second recueil de 40 dessins représentant les véhicules ayant inspiré les miniatures 1/43° RAMI. Carnet (15€) disponible début décembre.  Les personnes intéressés peuvent le réserver auprès de l’Amicale RAMI JMK (rami.jmk.lure@free.fr )

Histoire familiale, histoire locale, histoire collective

Les Archives départementales présentent une exposition que l’on peut visiter jusqu’à la fin de l’année (aux heures d’ouverture habituelle des Archives) et qui est consacrée à des familles (Petitclerc et Cousin) qui ont marqué l’histoire vésulienne. Le dernier bulletin de la Shaarl se fait aussi l’écho d’histoires personnelles et familiales et L’Est Républicain (17 octobre 2022) rappelle, dans le cadre de la Bouquimania 2022, cette trouvaille faite dans une déchetterie, en 2021, de 300 cartes postales qui ont documenté l’article : Cartes postales, éclats de vie, histoire familiale (bulletin Shaarl 2022). On dirait que le papy-boom d’aujourd’hui, ces générations de l’après Seconde Guerre mondiale, qui ont profité de la croissance économique des Trente Glorieuses (1945-1975), de l’État-providence,  et vécu à bonne distance des théâtres de la guerre,  éprouve un besoin d’inventaire familial ; beaucoup réveillent en tout cas cette mémoire en la situant, et c’est la gageure à soutenir, entre l’autobiographie et l’histoire générale. On se croyait bien français, de peau blanche, portant un nom sans histoire (ma grand-mère paternelle s’appelle Martin), et on découvre bientôt une « étrangeté invisible » (Camille Lefebvre), ne serait-ce qu’en relevant les lieux de naissance de ses huit arrière-grands-parents. De nombreuses origines en dehors de la France, avec des noms et des langues qui se sont perdus dans les familles ; les traumatismes ont instauré aussi un silence, mais l’on veut connaître aujourd’hui les soubresauts qui ont conduit à son existence, avoir meilleure conscience aussi de l’inconfort de ceux qui traversent, au présent, les convulsions de l’histoire. Blague ordinaire en Europe centrale : je suis né à tel endroit, j’ai fréquenté l’école dans un autre pays, je me suis marié dans un troisième, j’ai travaillé dans un quatrième, ma place au cimetière sera encore dans un autre et… je suis toujours resté à la même place. Difficile d’ordonner alors sa généalogie. Combien de dépendances nationales pour l’Ukraine, par exemple, depuis 1917 ? Autre raison enfin qui peut expliquer le grand intérêt du moment pour l’histoire familiale, c’est la période que nous venons de vivre : « Ce temps de solitude et d’enfermement fut pour beaucoup consacré au rangement, notamment des photos de familles », écrit Annette  Wieviorka, la grande historienne de la Shoah, qui va plus loin que le rangement et publie Tombeaux – Autobiographie de ma famille (Seuil, 2022). Parus cette année également, les livres de Camille Lefebvre (historienne de l’Afrique du Sahara et du Sahel, qui enquête sur le passé de ses quatre grands-parents), À l’ombre de l’histoire des autres, et de la journaliste (France Inter) Sonia Devillers, qui démêle son ascendance roumaine dans Les exportés. Et si l’on se sent parfois un peu découragé par ce qui se passe à la surface de notre planète, on peut se plonger dans le grand livre du juriste Philippe Sands, qui vient d’être réimprimé dans le Livre de Poche : Retour à Lemberg (2017). Lemberg (nom de l’époque austro-hongroise), c’est aujourd’hui Lviv, la grande ville occidentale de l’Ukraine, et c’était Lwów, au temps de la Pologne… (Voir encore L’Est Républicain, 5 novembre 2022)

L’archéologie de l’eau et du climat

On oppose couramment l’archéologie à l’histoire : d’un côté l’étude des sociétés anciennes à partir de traces matérielles généralement enfouies dans le sol (os, poteries, outils, édifices…), de l’autre la science du passé à partir d’une documentation écrite, les archives. Les passionnés des cultures minières, nombreux à la Shaarl, nous ont familiarisés déjà avec des aventures dans le monde souterrain où il n’est plus question de décapage de l’humus à la petite cuillère mais d’acrobaties spéléologiques, de pompages grandioses de cavités ennoyées, de collaborations savantes avec les sciences dures (car l’archéologue minier se préoccupe aussi du devenir du minerai extrait, de minéralurgie, de métallurgie, jusqu’à la consommation des produits finis…)
Le dernier été, marqué par une sécheresse historique, nous a révélé encore une autre forme d’archéologie, où il a suffi de se promener bien souvent dans le lit des cours d’eau asséchés pour voir le passé à nu. On se reportera par exemple (cliquer sur lien vert) à divers reportages de France 3 réalisés principalement dans le Haut-Doubs et qui montrent, par exemple, divers vestiges d’une industrie métallurgique qui était dépendante de l’énergie hydraulique. Découverte également de pierres habituellement immergées et qui portent des dates de sécheresses remontant au XIXe siècle. Ce phénomène n’est pas strictement local, il fait écho aux nombreuses « Pierres de la faim » dévoilées cet été dans les rivières de l’Europe continentale et qui témoignent à leur façon d’une conscience vive et très ancienne (des inscriptions remontent au Moyen Âge) de notre dépendance à l’environnement. « Wenn du mich siehst, dann weine » (Si tu me vois, pleure), lit-on ainsi sur une pierre de l’Elbe, en Tchéquie (image de l’en-tête).