Archives de catégorie : Associations culturelles

Sorties minières à Plancher-les-Mines…

Un petit groupe d’adhérents à la SHAARL et passionnés des anciennes mines de Plancher a décidé de redonner vie au sentier minier du Laury, créé il y a vingt ans par la SHAARL avec l’aide du Parc régional des Ballons et de la municipalité. Après avoir revu les balisages et les chemins, le groupe a donné rendez-vous au public pendant l’été (les dimanches 4 et 11 août 2019), avec succès puisqu’une cinquantaine de personnes ont suivi les conférenciers Marie-Do Beluche, Jean-Jacques Parietti, Patrick Zuger et Eric Bulliard.

Les promeneurs se sont familiarisés en géologie avec les roches volcaniques, l’érosion glaciaire, les roches moutonnées, les blocs erratiques, puis ont découvert du haut d’un verrou glaciaire la vallée encaissée de Plancher-les-Mines. Ils ont suivi un sentier escarpé qui fut le chemin emprunté par les mineurs d’argent ; tout au long furent creusées quatre ou cinq galeries à la recherche du précieux minerai. On a pu juger également de la difficulté à creuser une roche très dure avec seulement un burin et un marteau avant que l’emploi de la poudre noire ne soit accessible aux mineurs.

La chaleur du premier dimanche et les pluies intermittentes du deuxième dimanche n’ont pas entamé le plaisir de la découverte. Ces visites seront à renouveler mais chacun peut découvrir seul ce sentier balisé avec l’aide d’un descriptif disponible en mairie de Plancher.

(textes et images : J.-J. Parietti ; image mise en avant : A. Bourgeois (La vallée de Plancher-les-Mines, 2017)

La ville aux si belles maisons de maître…

   Les 29e Rencontres Transvosgiennes se dérouleront cette année à Saint-Loup-sur-Semouse, la Cité du meuble (samedi 19 octobre 2019), en partenariat avec la communauté de communes de la Haute-Comté… FR3 Bourgogne-Franche-Comté diffuse justement aujourd’hui, 11 janvier 2019, un court reportage sur « La ville aux si belles maisons de maître… », qui pourrait préfigurer des questions au menu des futures Rencontres Transvosgiennes, avec l’intervention notamment d’Eric Tisserand, qui vient de publier sa thèse sur la forêt des Vosges (Construction d’une filière industrielle au XIXe siècle). Dans le reportage d’aujourd’hui, Louis Jeandel brosse l’historique du Conservatoire du meuble et M. Thierry Bordot, le maire de Saint-Loup, esquisse les rebondissements de l’artisanat du bois. On se rappelle « Le Siège de Liffol » (Liffol-le-Grand, dans le département des Vosges), première Indication Géographique dédiée aux produits manufacturés et décernée… en 2016 ! L’histoire et la presse nous ont habitués cependant aux tableaux noirs de la désindustrialisation ; les Trente Glorieuses, dans le contexte de la crise climatique actuelle et avec quelque raison, ont leur versant désastreux, la crise du textile (années 1950), celles de la métallurgie, de la papeterie, de la verrerie… ont frappé durement, à différentes époques, les sociétés avec le chômage de masse, marqué les paysages avec les friches industrielles… Et le bois, que la houille avait naguère détrôné (première révolution industrielle) paraît résister, revenir sur la scène de l’industrie, belle matière pour entrer dans la nouvelle année…

Des Canadiens sur les traces de leurs ancêtres…

Une pierre nous parle avec une intensité que nul ne peut imaginer
Christian BOBIN, Noireclaire, Gallimard, 2015

La Shaarl a activement participé à la visite de la famille Bagnell sur les traces de leurs ancêtres (Barbara Bagnell, son fils Paul, son épouse Diana et leur fils Mark) et nous avons pu constater, lors des deux demi-journées du 18 et 19 août 2018, un bel exemple de ce que des passionnés peuvent accomplir.

Il y a quelque temps, la famille Bagnell, des Canadiens de Toronto, ont fait des recherches généalogiques et ont contacté l’Office de Tourisme du Pays de Montbéliard pour les aider à visiter les lieux des origines de leurs ancêtres. Leur demande a permis de rassembler une multitude de personnes d’horizons différents, de cultures éloignées, de sensibilités et d’intérêts diversifiés. Ce merveilleux tissage hétéroclite a dévoilé quantité de richesses, de savoir, de patrimoine que nous aurions pu penser endormis. Vieux papiers, vieilles archives rangées au fonds des tiroirs, souvenirs ensevelis, lieux de mémoire, temples et monuments funéraires ont prouvé leur valeur.

A l’origine de cette belle aventure, Evelyne Boilaux, guide conférencière, était chargée de réaliser un travail de recherches afin de guider la famille Bagnell. Elle a fait appel à différents acteurs pour organiser l’accueil de ces touristes particuliers. Un bon nombre d’associations ont été intéressées par l’idée de présenter leur patrimoine et d’accueillir ces descendants d’Abraham Robert et de Catherine Lods, originaires des villages d’Héricourt, Brevilliers, Tavey, Saint-Valbert, Couthenans, Chagey, Trémoins. Le Cercle d’entraide généalogique de Franche-Comté, les Archives de Montbéliard, l’association Histoire et Patrimoine d’Héricourt, les paroisses protestantes du Mont-Vaudois, des municipalités, des particuliers se sont investis… et la Shaarl a été un contributeur des plus actifs.  Jean Hennequin et Alain Guillaume se sont impliqués avec ferveur en apportant leurs connaissances des données généalogiques et historiques (et l’anglais de Jean s’est révélé aussi très utile). Ils ont établi le circuit des lieux à visiter et ont recherché des  détails précis de généalogie. Ils ont brillamment secondé Evelyne concernant l’historique des villages, des temples, des cimetières, ainsi que dans l’exposé d’événements passés inconnus de la plupart. La maquette réalisée par Pierre Tison a servi à la présentation d’Héricourt et a été un excellent support. Claude Canard est intervenu aussi à Chagey et a présenté rigoureusement les faits de manière théâtrale. Cette parenthèse bien argumentée de l’histoire de la localité a été très appréciée par les Canadiens.

Le cimetière de Chagey a été un lieu très remarqué pour l’importance considérable du travail de la Shaarl. La sauvegarde des stèles anciennes a suscité une admiration indicible. Nous sommes quelques-uns à nous mobiliser pour faire comprendre qu’il s’agit d’un patrimoine inestimable. Il existe aujourd’hui un créneau nouveau et quelques Offices de Tourisme l’ont déjà bien intégré : c’est le Tourisme de Racines. Il est très important de faire prendre conscience que l’art funéraire est un atout dans la valorisation de nos villages. J’avoue que j’éprouve une certaine fierté d’avoir adhéré à la Shaarl, association d’Histoire qui a été « précurseur », visionnaire par ce travail de sauvegarde. L’histoire existe dans les livres, dans les écrits mais nous avons pu constater -sans faire preuve de sensiblerie- que le terrain, la pierre redonnent vie au passé. Jean et Alain, ainsi que Claude, imprégnés et passionnés d’histoire locale, ont représenté remarquablement la Shaarl. Ils ont présenté les lieux, ils ont expliqué le pourquoi de l’émigration en 1752 et démontré le rôle utile ou plutôt « indispensable » de notre association et de tous ceux qui la font vivre.

Michelle Marchal