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L’archéologie de l’eau et du climat

On oppose couramment l’archéologie à l’histoire : d’un côté l’étude des sociétés anciennes à partir de traces matérielles généralement enfouies dans le sol (os, poteries, outils, édifices…), de l’autre la science du passé à partir d’une documentation écrite, les archives. Les passionnés des cultures minières, nombreux à la Shaarl, nous ont familiarisés déjà avec des aventures dans le monde souterrain où il n’est plus question de décapage de l’humus à la petite cuillère mais d’acrobaties spéléologiques, de pompages grandioses de cavités ennoyées, de collaborations savantes avec les sciences dures (car l’archéologue minier se préoccupe aussi du devenir du minerai extrait, de minéralurgie, de métallurgie, jusqu’à la consommation des produits finis…)
Le dernier été, marqué par une sécheresse historique, nous a révélé encore une autre forme d’archéologie, où il a suffi de se promener bien souvent dans le lit des cours d’eau asséchés pour voir le passé à nu. On se reportera par exemple (cliquer sur lien vert) à divers reportages de France 3 réalisés principalement dans le Haut-Doubs et qui montrent, par exemple, divers vestiges d’une industrie métallurgique qui était dépendante de l’énergie hydraulique. Découverte également de pierres habituellement immergées et qui portent des dates de sécheresses remontant au XIXe siècle. Ce phénomène n’est pas strictement local, il fait écho aux nombreuses « Pierres de la faim » dévoilées cet été dans les rivières de l’Europe continentale et qui témoignent à leur façon d’une conscience vive et très ancienne (des inscriptions remontent au Moyen Âge) de notre dépendance à l’environnement. « Wenn du mich siehst, dann weine » (Si tu me vois, pleure), lit-on ainsi sur une pierre de l’Elbe, en Tchéquie (image de l’en-tête).

Les adhérents de la SHAARL écrivent

(tous les liens sont en vert)

Malgré les divers confinements liés à la situation sanitaire, l’actualité culturelle et locale est restée vive et de nombreux adhérents ont poursuivi leur travaux et publié quelques ouvrages. Après René Groscolas (La Villedieu-en-Fontenette) et les mémoires de Jean Girardot (la SHAARL a participé à la publication du livre), Claude Bourgeat, adhérent de longue date à la SHAARL, ancien maire et habitant du beau village de Grammont, publie ses patientes recherches sur l’histoire de son village, sans oublier ses foires et les mirabelliers qui ont remplacé la vigne ruinée par le phylloxéra, à la fin du XIXe siècle (Bon de commande). Louis Jeandel s’est plongé dans les archives de la guerre de 1870 et fait revivre « l’année terrible » en Haute-Saône ; la SALSA, qui organise le colloque consacré à la guerre de 1870 en Haute-Saône les vendredi et samedi 15-16 octobre 2021, prévoit la parution de l’ouvrage à cette même période (voir Bon de réservation de l’ouvrage). En 2020, Jean-Claude Grandhay avait publié son Dictionnaire biographique du département de la Haute-Saône – 20e siècle, qui témoigne d’une étonnante connaissance des habitants et individualités du département et renouvelle efficacement la notion de notabilité. Nouvelle impression en juin 2020 du livre de Daniel Curtit consacré  aux paysages des 1000 étangs et publié par la SHAARL : Les domaines de l’eau

Pour ceux qui s’intéressent à l’édition de textes. — Vient de paraître la traduction française par Jean-Pierre Chambon (adhérent de la SHAARL), Yan Greub et Marjolaine Raguin, d’un manuel italien d’initiation à l’édition des textes médiévaux : Pietro G. Beltrami, À quoi sert une édition critique ? Paris, Classiques Garnier, 2021, 233 pages. Avec la Première leçon de philologie d’Alberto Varvaro (traduit par Jean-Pierre Chambon et Yan Greub), un ouvrage publié en 2017 chez le même éditeur, et Les Mots de la philologie de Frédéric Duval (Paris, École nationale des chartes, 2015), on dispose en français de trois ouvrages récents qui seront utiles à ceux qui veulent savoir ce qu’éditer veut dire.

Enfin les passionnés d’archéologie toujours nombreux à la SHAARL retrouveront avec plaisir un documentaire où Pierre Pétrequin et les haches polies du Néolithique  sont à l’honneur ; c’est aussi accessible dans la belle revue numérique d’histoire actuelle Entre-Temps.

Les journées de l’archéologie (20-21 juin 2015)…

En Franche-Comté, à Luxeuil (sites archéologiques de la place de la République, les fours de potiers gallo-romains et le musée de la Tour des Echevins), à Mandeure (Théâtre gallo-romain), à Valentigney (Pavillon Patrick Paupe : explications des fouilles du site de Romain La Roche), à la Citadelle de Besançon – Parc Saint-Etienne…

La Citadelle de Besançon, en partenariat avec l’Inrap, le service municipal d’archéologie et le musée des Beaux Arts et d’Archéologie de Besançon, propose aux visiteurs (petits et grands) de venir découvrir d’un peu plus près l’archéologie et ses secrets. Plusieurs animations, dont un atelier Arpentage pour découvrir comment on mesurait l’espace avant l’utilisation de nos matériels sophistiqués. La SHAARL a apporté son concours par la mise à disposition des instruments reconstitués de l’époque romaine : groma, équerre, niveaux, perches, règles… etc.

Tout le programme de ces journées sur : journees-archeologie.fr

image : site archéologique de Luxeuil / source : association Les Amis de St Colomban